LES CHANTS ET CHANSONS DE NOTRE ÎLE


Le chant qui fait le plus chaud au cœur des Réunionnais où qu’ils soient dans le monde est sans aucun doute « Ti fleur fanée » de Georges Fourcade (1884-1962) pratiquement devenu hymne à l’âme créole. Chant qui fleure bon la Réunion d’antan, où le chéri s’appelait « nénère, doudou, "zézère"  où l’on parle bien sûr d’amour et de souvenirs. Valse lente évoquant  la nostalgie de la douceur de vivre à Bourbon (ancien nom de notre île), sous les varangues basses des demeures créoles.


« la rosée tombée » voix grave et inoubliable de Maxime Lahope,  et la nonchalance sensuelle d’une créole : Benoîte Boulard.


« mon mari pêcheur »  évoque des scènes de pêche sur l’île. Les barques répondent au nom suave des créoles des Hauts : Mimose, Marie-Thérèse…  des odeurs de poissons et de sel. Mais surtout la fameuse « pêche bichique », où les pêcheurs dès l’aurore posent aux embouchures des rivières des vouves (nasses) pour attraper les fameux alevins , mets délicieux  (« caviar réunionnais »).


« zenfant Marla » Micheline Picot chante la vie des Petits Blancs des Hauts à Mafate : majestueux cirque où la vie est difficile, rude mais simple et souvent joyeuse.


« pique-nique chemin volcan » de Oussanoussava . Le dimanche des familles entières vont pique-niquer sur la route du volcan (le Piton de la Fournaise), souvent dans le brouillard et le froid, mais sans oublier le fameux « rougail saucisses » et le « zambrocal haricots rouges » gardé chaud dans des gonis (toile de jute).


Incontournable, la magnifique chanson de Jacqueline Farreyrol  « Mon île » qui vante la beauté des paysages, la sensibilité de toutes ses races vivant  en harmonie, la rudesse de ses côtes sauvages, la douceur de ses plages et de son lagon, notre volcan le Piton de la Fournaise, grondant et crachant régulièrement ses laves brûlantes.

Plus léger « ça sent la banane », la vanille, le cumin, toujours du même auteur, évoquent ces après-midis près des cases, sous une chaleur écrasante, quand on s’ennuie un peu, et qu’on décide de faire des bonbons banane, bonbons coco, bonbons manioc, bonbons pistache.L’espace est alors rempli d’odeur de friture, de caramel, de banane…


Bien sûr,on ne présente plus les groupes Daniel Waro Baster, Ziskakan, Pat’ Jaunes, Davy Sicard…de renommée internationale .

Mais  un petit mot encore pour Henri Madoré, « le chantre du rhum et  des rues »( cf Daniel Vaxélaire )  au parler cru.


 « Madoré, pou moins, c’était un chanteur des rues. Lu n’avait sa guitare, lu prenait un tit coup d’ sec et là lu arrivait et lu chantait toutes ses chansons. Lu lé coquin , lu raconte bêtises dans ses chansons. Moins nana le CD. Y faut être capable d’écouter ça !  lu parle à ou de … de …. Par ici, par là-bas, ou comprend ou là ! Lu l’était comme ça ! Par exemple , band cascadeurs y débarque la Redoute, in boug  y dit à lu: Oté Madoré! Na cascadeurs là , viens faire un chanson ! Lu prend un verre de rhum, son guitare, lu monte dans son 203 et là tout d’suite pou tout d’suite li chante. Ou voit .Ou comprend.Lu l’était comme ça  .


  Jean Max  Cazanove.